Des révélations dans Haslach & Vaihingen
Le 1er février 1947, l’accusé n° 40, Erwin Dold, comparait, avec 49 autres prévenus, devant le Tribunal Général de la Zone d'Occupation Française au château de
Rastatt.
Il avait été le second commandant du camp d’Haslach et le dernier de Dautmergen.
Un climat de haine règne dans la salle d’audience. 200 victimes et témoins sont présents. Dold s’attend à une condamnation à mort ou au mieux à une lourde peine d’emprisonnement. Mais d'anciens
prisonniers témoignent en sa faveur.
Le verdict tombe : 21 peines de mort, 6 peines de réclusion perpétuelle, 22 peines de prison de plusieurs années, et un acquittement : celui d’Erwin Dold.
Il sera le seul commandant d’un camp de concentration du IIIème Reich à bénéficier d’un acquittement, pour avoir fait preuve de sentiments humains.
En 2010, une production américaine devait s’inspirer de sa vie pour un film avec Jean Reno comme acteur et peut-être Gérard Depardieu. Le projet n’a pour l’heure pas abouti,
Nous avons certes consulté de nombreux témoignages faisant état de la compassion qu’avait montrée Dold envers les déportés dans les deux camps précités. Mais nous avons également trouvé quelques voix
discordantes. Et surtout des historiens allemands pointent toujours des périodes obscures dans son emploi du temps qu’il n’a jamais voulu éclaircir.
Après guerre, Dold n’a en effet que faiblement coopéré avec les enquêteurs qu’ils soient historiens ou mandatés par la justice. Il a conservé une extrême distance, évitant plus ou moins habilement
les questions et les contacts, même avec d’anciens détenus qui l’avaient soutenu.
Cette étrange réserve fut-elle une volonté de tourner la page ou bien l’expression du rejet d’un passé encombrant ?
Erwin Dold fut-il un agneau parmi les loups ou un nazi opportuniste ?
Notre livre « Haslach & Vaihingen » lève une partie du voile en révélant où devait se trouver Dold avant sa prise de poste à Haslach.