Départ du Camping LES COLLIEURES 1, LES COLLIEURES 88430 CORCIEUX
LA PEUTE RACINE – Emplacement de la Ferme René MARCHAL
Sur ce terrain, René MARCHAL, bûcheron (né le 24/7/1907) et son épouse Clémence (née le 11.8.1907) élèvent leurs cinq enfants (Henri 15 ans – Michel 11 ans – René 9 ans -. Marguerite 4 ans et Jean
âgé de quelques mois). La vie de cette famille bascule à la suite des évènements du 6 juin 44.
Le 6.6.44, après l’attaque à TAINTRUX, depuis LA COTE (P.C. du MAQUIS), le capitaine VICHARD organise le repli. Jean CLEMENT est chargé avec 5 maquisards (Marcel MARTIN, Emile ROUSSEL, Jean ANCEL,
Emile BARADEL et Hubert LECONTE) d’emmener les 48 prisonniers Allemands. Le groupe quitte LA COTE, par le Champ d’Evreux et Ruxurieux, puis gagne Rambaville pour arriver vers 8h aux Collieures. Déjà
une longue colonne de camions chargés de soldats Allemands descend le col du Plalond ; des centaines de soldats convergent vers Corcieux.
Jean CLEMENT avec son groupe continue vers la Tête de Nayemont, mais ils sont trop près de la route de Gérardmer, d’où ils entendent un passage continuel de Véhicules. Ils rejoignent Clair Sapin vers
16h30. Vers 17h, Jean CLEMENT est prévenu que les Allemands sont aux ARRENTES ( à la Querelle) et ratissent tout le secteur. Il décide de revenir à La Peute Racine, où René MARCHAL lui ouvre sa
grange pour y enfermer les prisonniers, qui y passeront la nuit.
Le 7.6, au matin Jean CLEMENT reçoit l’ordre d’emmener son groupe à la ferme Lejal, derrière Nayemont. Pendant le déplacement, il s’aperçoit que les prisonniers Allemands sèment de petits bouts de
papiers sur le sol détrempé. Il stoppe la progression et demande à Jean ANCEL, qui parle un peu allemand de les menacer : en cas de récidive, 2 prisonniers seront fusillés. Ils arrivent à 16h à la
ferme Lejal (ils sont à 800 m de l’Air d’Oiseau).
Une partie des Maquisards est venue se réfugier à La ferme Nathalie (au Perchy, à 800 m de la ferme Lejal).
Jean CLEMENT vient trouver ce commandement, il est convenu que les prisonniers seront enfermés dans la grange de la ferme Nathalie (ferme inhabitée), dès que les Maquisards se seront repliés plus
loin. A 20h30, les prisonniers sont enfermés. Jean CLEMENT est prévenu que les allemands s’approchent et fouillent toutes les fermes. J. CLEMENT et ses collègues font disparaître toutes traces
d’occupation et quittent la ferme l’un après l’autre.
Le 8/6, l’ennemi encercle le massif de Nayemont ; délivrent les 48 prisonniers et le piège se referme sur la famille MARCHAL. A l’aube, les Allemands arrivent en force à la ferme et emmènent sans
ménagement M. René Marchal (37 ans) et son fils Henri (15 ans). Tous deux sont hissés avec violence dans un camion où d’autres Allemands de la Gestapo les gardent sous la menace de leurs armes. Après
avoir parcouru quelques kilomètres en forêt et, arrivé dans une clairière au lieu-dit « Clair Sapin », le véhicule s’arrête brusquement. Toujours avec la même brutalité, le fils, Henri est jeté à
terre ; l’ordre lui est donné de rentrer chez lui, mais hélas, n’a-t-il parcouru que quelques mètres, qu’il est abattu froidement d’une rafale de mitraillette dans le dos. Pour Henri, la vie ici-bas
s’arrête là (une stèle avec panneau explicatif est érigée à Clair Sapin)
Quant à son père, René, il a assisté impuissant à l’horrible crime. Le véhicule repart alors en direction de Corcieux.
René est ensuite emprisonné à « La Vierge » à EPINAL. Le 30 août 1944, il est interné au camp du Struthof, avec beaucoup d’autres camarades maquisards du canton de Corcieux. Il y restera jusqu’au 4
septembre 1944, date à laquelle, avec ses camarades de fortune, il sera dirigé vers Dachau. Le parcours n’est pas fini, René sera envoyé au camp de Haslach (Forêt Noire) jusqu’en février 1945, puis à
Schomberg (près de Stuttgart). Le 25 avril 1945, les prisonniers sont séparés en deux ; les plus valides (dont René) sont emmenés vers une direction inconnue.
Le 29 Août 1946, Madame Marchal reçoit un courrier du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, lui précisant que son mari est porté disparu.
C’est le dénommé VIERBACH, un agent de la gestapo d’Epinal, qui assassina Henri MARCHAL. VIERBACH fut arrêté en 1948 en Allemagne après identification par des témoins.
Ancienne Ecole de CLAIR SAPIN transformée en centre de vacances
Dessin ci-dessus –
« reconstitué selon les informations de personnes ayant vu ce MIRADOR – il n’y a pas de photo de l’époque »
POSTE MIRADOR DE SARIFAING Commune des ARRENTES DE CORCIEUX
SARIFAING : altitude 786 mètres
Il s’agissait d’un poste MIRADOR de surveillance aérienne, de forme rectangulaire, d’une hauteur de 3m environ plus la tourelle. Son emplacement exact était situé à quelques mètres de cet endroit, la porte d’entrée donnait vers la ferme « CASTAGNE », située en contrebas.
La porte d’entrée et le toit étaient en acier, recouverts à l’extérieur de bois, le reste du poste était en bois, du style des miradors du Struthof. La garde était assurée par 5 hommes, logés au café du Commerce à CORCIEUX, deux hommes étaient détachés en permanence au MIRADOR.
A l’intérieur de ce poste, 2 lits, des armes et des munitions, une échelle de meunier pour atteindre la coupole.
Cette coupole tournant à 360°, était équipée d’une mitrailleuse lourde anti-aérienne avec radar et oscillographe, la tête du tireur était protégée par une calotte blindée.
1°) Neutralisation des allemands à l’hôtel de commerce de Corcieux
Le 6 juin 1944 les Maquisards doivent neutraliser ce poste MIRADOR, avant l’attaque de TAINTRUX.
Le poste est tenu en permanence par 2 Allemands, 3 autres allemands sont cantonnés à l’Hôtel du Commerce à Corcieux pour assurer la relève.
A 3 h, la sizaine de M. SCHIRLE passe à l’action. René VICHARD et Georges LABOUREL coupent les câbles téléphoniques reliant l’hôtel au mirador et à l’état-major allemand de la région de St DIE. Prévenu dès la veille, M. René SEVRAIN (l’hôtelier) ouvre la porte et emmène le groupe mené par M. SCHIRLE (avec René CLEUVENOT, Georges FLEURANCE, Charles GEORGE et Georges LABOUREL) aux trois chambres occupées par les allemands. René VICHARD et Charles MANGEONJEAN restent en sentinelles dehors.
Les 3 allemands sont neutralisés. René VICHARD et Charles MANGEONJEAN sont chargés de les conduire à SARIFAING, attendre que les 2 autres allemands soient désarmés, pour les conduire tous chez le curé de SAINT-JACQUES à LA CHAPELLE devant BRUYERES.
2°) Attaque du poste Mirador :
Action d’Emile GRADADAM
L’équipe chargée de cette mission est sous la responsabilité d’Emile GRANDADAM, qui est l’adjoint du chef de trentaine des Arrentès Marcel THOMAS avec René ANDLAUER, Yvan AUBRY, André CAEL, André CLAUDE, Claude HUSSARD, Yvan MELINE, André PARISSE, et l’Alsacien-Lorrain déserteur Edmond GREINER.
Le groupe s’est approché du poste, la mission n’est pas facile, car ce sont des champs à découvert.
Quatre de ces hommes sont allés à la ferme d’André CASTAGNE, en contre bas (André CAEL, André CLAUDE, Yvan MELINE, Edmond GREINER) chercher de la paille et des fagots pour détruire par le feu ce mirador.
Une rafale de mitraillette en guise de sommation fait sortir les 2 allemands surpris et leur chien. L’un des deux allemands rentre aussitôt dans le mirador, se barricade et monte dans la coupole, puis tire sur les attaquants. Ces derniers ripostent mais la construction est blindée. « Stéphan » (l’allemand) est toujours dans la tourelle où il reste menaçant. René ANDLAUER parvient à toucher « STEPHAN ». Edmond GREINER fait sauter la serrure de la porte. L’Allemand est désarmé, mais gravement blessé à la cuisse.
Emile GRANDADAM fait tout pour le sauver, l’emmène chez lui, lui fait un garrot, mais malgré les soins, il décède. Son corps sera dissimulé dans un vieil appentis.
Après avoir récupéré les armes et les munitions, le poste MIRADOR est enflammé et détruit.
René VICHARD, Charles MANGEONJEAN continuent leur mission en emmenant ces 4 prisonniers à SAINT-JACQUES DU STAT, et rencontrent en chemin Marcel ARNOULD qui rentrant de sa mission de liaison, les informe des évènements de TAINTRUX.
3°) – Le lien avec les Evènements de La CHAPELLE Dvt BRUYERES
Les quatre prisonniers allemands sont enfermés le soir du 6 juin 44 dans la cave de l’Abbé POIROT à SAINT-JACQUES DU STAT ; puis évacués par les maquisards de LA CHAPELLE.
Conduits dans la cave d’une maison désaffectée, ils y seront tués. L’un de ces allemands parlant couramment français pouvait en effet dénoncer les maquisards et les sympathisants croisés pendant leur transfert de SARIFAING, à LA CHAPELLE DEVANT BRUYERES.
Une habitante de LA CHAPELLE dvt BRUYERES, ayant découvert les corps, en informa l’Abbé POIROT ce dernier demanda à deux proches du Maquis de dissimuler ces dépouilles.
Paul GEORGES et Edmond CUNY (accompagnés de leurs fils Edmond GEORGES et Michel CUNY) enfuirent les corps, dans une ancienne mine d’eau désaffectée au lieu-dit « LA MOULURE ».
Le 10 juin, la cure est pillée par les Allemands, le prêtre (73 ans) assiste au pillage de sa maison depuis l’église, il réussira à s’échapper et à gagner la Meurthe et Moselle.
Le 12 juin, au matin, le village de LA CHAPELLE Dvt BRUYERES est cerné, de nombreuses arrestations et déportations ont lieu. Entre autres 7 hommes de LA CHAPELLE sont amenés à CORCIEUX, et seront après torture fusillés avec 2 de CORCIEUX à la Carrière Route des Arrentès. Une fillette, Christiane REMY, se rendant à l’école est mortellement touchée.
Cela entrainera les représailles par les allemands dans cette commune, notamment le 12.6.44.
Paul GEORGES, torturé, est tué à coup de bêches, près des corps des quatre Allemands. Son fils Edmond est déporté (meurt à NEUENGAMME) Edmond CUNY est déporté (meurt à VAIHINGEN), Michel CUNY (16 ans au moment des faits) est déporté, il survivra après être passé par différents camps de concentration.
Au cours des interrogatoires pour le moins musclés qui eurent lieu à l’Hôtel du Commerce durant ces sombres journées, les allemands finissent par apprendre où sont cachées les armes des maquisards.
Monsieur René MARCHAL, proche de ces lieux avait abrité les maquisards et leurs prisonniers dans son hangar au lieu-dit la « Peute Racine ». Il sera arrêté avec son fils Henri, le 6/6/44 (15 ans). Son fils sera abattu pendant leur transfert sur Corcieux, au lieu dit « Clair Sapin » - Voir stèle et panneau sur ces lieux. Le père sera déporté dans les camps, et porté disparu.
Messieurs René VICHARD et Charles MANGEONJEAN seront conduits à St DIE, torturés par la gestapo, et seront ensuite abattu avec 7 de leurs camarades de LA CHAPELLE, à la carrière des fusillés le 14 juin 44.
Emile GRANDADAM n’a pas voulu fuir, il est resté avec sa famille ; Lors de son arrestation, il se mit au garde à vous, et demanda à ne parler qu’à un officier. Il demanda à cet officier que les personnes mêlées à l’action en tant que non combattantes (soins aux blessés, ravitaillements) ne soient pas inquiétées, moyennant quoi il livrerait le cadavre du soldat STEPHAN. Après avoir eu cet accord, il les conduisit au cadavre, rendit les papiers civils et militaires de ce soldat. Au semblant d’autopsie qui eut lieu, il fut prouvé que « STEHAN » avait bu du café, de l’alcool et avait été soigné.
Emile GRANDADAM prit toute la responsabilité de l’action de son groupe de réfractaires. Il fût fusillé à la prison « LA VIERGE » à EPINAL le 6 juillet 1944.
Ces évènements sont retracés sur ces différents lieux par des panneaux à TAINTRUX, à SAINT-LEONARD, à LA CARRIERE DES FUSILLES située à la sortie de CORCIEUX, aux ARRENTES (lieu dit CLAIR SAPIN), à LA MOULURE, et à LA CHAPELLE devant BRUYERES (près du monument aux morts au centre du village).
Les Arrentes-De-Corcieux, est une bourgade située à 964 mètres d’altitude où vivent paisiblement 400 habitants.
La famille de Monsieur René MARCHAL, son épouse, ses cinq enfants (Henri 15 ans – Michel 11 ans – René 9 ans – Marguerite 4 ans et Jean âgé de quelques mois) habitent une petite ferme au lieu dit « La peute Racine », à la lisière de la forêt.
Lui René exerce le métier de bûcheron, quant à son épouse, elle s’occupe de la maison et à la charge de l’éducation des enfants, dont l’ainé n’a que 15 ans.
C’est une vie simple qui s’écroule le 8 Juin 1944.
A l’aube, les Allemands arrivent en force à la ferme et emmènent sans ménagement M. René Marchal (37 ans) et son fils Henri (15 ans). Tous deux sont hissés avec violence dans un camion où d’autres Allemands de la Gestapo les gardent sous la menace de leurs armes. Après avoir parcouru quelques kilomètres en forêt et, arrivés dans une clairière au lieu dit « Clair Sapin », le véhicule s’arrête brusquement. Toujours avec la même brutalité, le fils, Henri est jeté à terre ; l’ordre lui est donné de rentrer chez lui, mais hélas, n’a t-il parcouru que quelques mètres, qu’il est abattu froidement d’une rafale de mitraillette dans le dos. Pour Henri, la vie ici-bas s’arrête là.
Quant à son père, René, il a assisté impuissant à l’horrible crime. Le véhicule repart alors en direction de Corcieux.
René est ensuite emprisonné à « La Vierge » à EPINAL. Le 30 août 1944, il est interné au camp du Struthof, avec beaucoup d’autres camarades maquisards du canton de Corcieux. Il y restera jusqu’au 4 septembre 1944, date à laquelle, avec ses camarades de fortune, il sera dirigé vers Dachau. Le parcours n’est pas fini, René sera envoyé au camp de Haslach (Forêt Noire) jusqu’en février 1945, puis à Schomberg (près de Stuttgart). Le 25 avril 1945, les prisonniers sont séparés en deux ; les plus valides (dont René) sont emmenés vers une direction inconnue.
Le 29 Août 1946, Madame Marchal reçoit un courrier du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, lui précisant que son mari est porté disparu. Tous ces anciens maquisards ne sont pas oubliés puisque, tous les ans, le 6 juin, nous allons leurs rendre un émouvant hommage.